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Le bushcraft, qu’est-ce ?

Une bonne question déjà !

J’aime à le définir régulièrement comme l’ensemble des savoirs et des techniques permettant à l’humain de vivre dans la nature. Donc oui, vous comprenez que c’est aussi large et vieux, que l’humain en question. On peut après faire des petites catégories pour spécifier. Comme le paléo-bushcraft qui résume en réalité toutes les techniques primitives de vie dans la nature. C’est un nom plus qu’une discipline, sauf si on prend le temps de comparer ces savoirs et techniques, de les mettre en lien sous l’égide d’un fil rouge : la domestication de la nature par l’humanité.

Ainsi dit, on ne devrait heurter aucune sensibilité. Surtout que, dans les temps premiers, nous étions beaucoup moins nombreux et le fait de couper 50 arbres pour faire une cahute semblait normal à tout le monde. Nous vivons désormais dans un monde où 80% des gens se sont éloignés de la Nature, pourr raison professionnelle, ou familiale, ou culturelle, ou par choix politiques (politique d’urbanisme ou d’urbanisation rurale). Peu importe, le constat est posé, nous sommes trop nombreux à ne plus nous souvenir d’où nous venons et cela pose problème. Quand on ne connait pas la nature, tout semble dangereux à son égard. Ainsi, par bienveillance on interdit d’y faire quoi que ce soit, à défaut de se rappeler ce qu’on peut y faire sans danger.

Pour en savoir plus

Le Bushcraft moderne ambitionne de mêler les anciennes techniques primitives, pré-modernes (pionniérisme américain = le mode de vie des premiers pionniers américains et trappeurs US/canadiens) et modernes (les derniers aventuriers ou explorateurs des zones sauvages.

présentation du buscraft infographie thème définition

Deux écoles complémentaires

On retrouve deux écoles dans le bushcraft, presque trois si vous me demandez mon avis.

1) Les traditionnels, rien de neuf au soleil un peu comme en politique. Ceux qui trouvent que c’était mieux ou juste cool comme c’était avant, et qui aiment posséder du matériel à l’ancienne. Toiles de coton, imperméabilisée à la cire, couteau bois+métal, généralement hachette et scie-cadre (avec des montants en bois), pourquoi pas des claies en portage (sorte d’ancêtre du sac à dos). Souvent, ils aiment aussi d’autres mondes voisins comme le médiévisme (se costumer et étudier les habitudes d’une époque moyenâgeuse préciser). Renan est team Viking 7ème-8ème siècle si vous lui demandez.

2) Les modernes, rien de neuf encore, ils ont intégré les évolutions technologiques à leur pratique de la nature pour éviter de porter des choses lourdes, non-performantes et non-efficientes. L’emblème est bien évidemment le tarp (certains disent LA tarp car le mot anglais vient d’un français qui à la base désignait une bâche : une bâche ou un tarpaulin). Sinon dites pain au tarp pour carrément mettre le feu aux poudres ha ha !

3) Les mixtes : cela représente pas mal de monde, surtout les pratiquants expérimentés du bushcraft, qui font un mélange des deux écoles selon leur convenance, leur goût, leurs envies. Au début, on entre dans la discipline bien souvent par la randonnée donc on possède du matériel technique. Et peu à peu on s’embushise (le mot n’existe pas, peut-être on s’ensauvagise ?), on zyeute le vieux matériel car on recherche de l’authenticité, ça commence souvent par un couteau un moins rambo, un peu moins plastique, un peu plus… bois et métal, la base de la science universelle humaine. Souvent cette phase s’accompagne d’une poussée de barbe chez les hommes, et de l’acquisition de cris un peu gothiques et gutturaux chez les dames !

MAIS… essayer de définir une discipline encore mal connue en France entraîne parfois des levées de boucliers. Certains s’offusquent qu’on veuille ainsi mettre dans des boîtes des domaines qui touchent à la nature et donc à ce fameux « dernier espace de liberté » ou alors ils ne veulent pas que leurs gestes soient étiquetés, par conservatisme, car on a tous peur de perdre le contrôle sur les choses que l’on maîtrise, ou que l’on aime, c’est logique. D’autres confondent un peu la survie, le survivalisme, le bushcraft et manquent de bases solides pour les différencier, donc pour eux « c’est la même chose » alors qu’en réalité ce sont des logiques presque opposées.

Les disciplines voisines / cousines (qu’on adore aussi)

Il y a bien sûr la survie, qui est l’ensemble des savoirs et techniques permettant de prolonger la vie en situation dégradée. On parodie souvent en disant « imagine tu te retrouves seul sur une ile déserte ». Bon, c’est vrai que ce serait le paroxysme d’une situation de survie. Mais on peut se retrouver dans une situation dégradée plus vite qu’on ne le pense, les journaux ne manquent pas de morts injustes (qui n’auraient pas dû arriver ou qui auraient dû être évitées en 2020).

Le survivalisme est un courant de pensée, pas vraiment une discipline car il est encore plus vaste que le bushcraft et la survie, qui sont déjà eux mêmes incroyablement vaste. En effet, par exemple dans le bushcraft on retrouve la botanique, l’art du potager, la chasse, la pêche, le pistage, le piégeage, la sylviculture, la forge, la vannerie, l’artisanat tout z’azimuts… Et dans la survie on peut trouver de la self-défense aussi bien que du piégeage terrestre ou sous-marine, des techniques primitives de feu et de filtration. Dans le survivalisme, on trouve quelques grands thèmes qui sont la protection individuelle (self-défense notamment), la protection du domicile et donc de sa famille, l’autonomie alimentaire et énergétique, l’analyse des causes de bris de normalité (einh ? renseignez-vous !). Voici un petit visuel pour vous dépatouiller, bonne lecture !

distinction survie bushcraft survivalisme

Renan

Fondateur et moniteur à la Skol Louarn

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